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Photo du rédacteurEve Champagne

Pourquoi je fais des symposiums?

Ce n'est pas facile de faire des symposiums. Ils sont souvent à l'extérieur, donc nous sommes à la merci des aléas de la température. Ça coute cher aussi! L'inscription, le déplacement, le gazebo, l'hébergement, la nourriture... Dans certains cas les dépenses peuvent monter à plus de 1 000$! Sans compter que si nous avons un autre travail, il faut souvent prendre congé.


Il faut aussi beaucoup de préparation! Choisir les œuvres qui seront présentées, les protéger pour le transport, prévoir un système d'accrochage, ce qui n'est pas toujours évident dans un gazebo, s'assurer que tout entre dans la voiture, trouver une autre voiture si ca ne fonctionne pas, préparer des lunchs, avoir les outils nécessaires, de l'éclairage au besoin, prévoir l'emballage en cas de vente.


De plus, c'est très demandant physiquement et mentalement. Il faut d'abord tout installer, gazebo, système d'accrochage, tableaux. Il faut aussi souvent décrocher à chaque soirs et recommencer tous les matins car nous ne pouvons pas toujours prendre le risque de laisser les œuvres sur place. On passe deux ou trois jours debout, à parler aux gens, sourire, recevoir des commentaires (bons et moins bons), espérer à chaque fois que la personne achètera peut-être quelque chose, même une carte de souhait. On ressens de la fierté quand on fait une vente et on est déçu ou frustré quand on ne vend rien. Pour ma part, un week-end de symposium me laisse complètement brulée.


Nous n'avons aucun contrôle sur l'achalandage, qui varie selon l'emplacement, l'organisation, la température et encore plein d'autres. Certains week-ends sont catastrophiques, j'ai vécu cela cette année avec un événement qui a du être annulé à cause de la température. Mes dépenses et mon travail n'ont, par contre, pas été moins grands!


Mon but avec l'art n'est pas de faire de l'argent. Ce n'est pas mon occupation principale et je souhaite principalement avoir les moyens de continuer de peindre et de partager. Pour ça, je dois vendre un peu, autant pour payer mon matériel que pour faire de la place dans mon atelier.


Alors, pour moi un symposium réussi en est un où j'ai réussi quelques ventes, même de produits dérivés. Au minimum pour couvrir mes dépenses. Ou encore qui a eu des retombées intéressantes, comme une ventre plus tard par une personne ayant vu mes œuvres sur place ou encore une rencontre qui débouche sur un projet intéressant. À cela s'ajoute évidemment le plaisir de partager avec les visiteurs et les autres artistes, ce qui est non-négligeable!


Les ventes autres que les cartes et produits dérivés sont assez rares dans mon cas. Mon travail n'est pas le genre que tout le monde souhaite avoir sur ses murs. Ce n'est ni des paysages, ni des animaux. C'est de l'art avec des messages, généralement à saveur féministes et/ou communautaires. Il faut donc que ça touche la personne pour qu'elle ait envie de l'acheter. C'est correct comme ça, je ne changerai pas mon style pour vendre plus. Il faut de tout en art!


Alors pourquoi je continue de faire des symposiums? Pour LE moment ou une œuvre touche une personne. Parfois elle l'achète parfois non, mais de voir cette réaction, quand une personne comprend le message instantanément et le ressent. C'est arrivé lors de mon dernier symposium où une dame a acheté l'une de mes œuvres pour mettre dans une maison de transition pour femmes. Elle a eu un coup de cœur et j'en ai aussi eu un. J'ai encore des frissons lorsque j'y repense! Je lui ai vendu moins cher que le prix affiché (oui, c'est négociable! N'hésitez pas à le demander!) et je sais que le tableau sera à la bonne place.


Juste pour ce moment, tout le travail et l'argent investi en vaut la peine!


Voici l'œuvre vendue : Solidarité, 24 x 20 pouces, techniques mixes, 2022



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